Fréquente, l’apnée du sommeil touche une personne sur 10 en France. Risquée, elle est pourtant peu diagnostiquée alors qu’il existe des solutions efficaces. Qui est concerné ? Comment la détecter ? On vous dit tout sur ce syndrome silencieux.
Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
Respirer ou dormir
On parle d’apnée du sommeil (médicalement appelée le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil ou SAHOS), quand la respiration se réduit ou s’interrompt de façon anormalement régulière pendant le sommeil.
Ces pauses durent de 10 à 30 secondes, parfois plus, et peuvent se répéter jusqu’à une centaine de fois par nuit. L’apnée provoque un manque d’oxygène. Le cerveau réveille alors le dormeur pour qu’il se remette à respirer. Le dormeur n’en a pas toujours conscience car ces réveils sont brefs.
Souvent, le dormeur est un gros ronfleur. Il se réveille fatigué, somnolent.
Les apnées du sommeil peuvent être légères ou sévères :
- Apnée légère : entre 5 et 15 pauses respiratoires par heure
- Apnée modérée : entre 16 et 30 pauses respiratoires par heure
- Apnée sévère : au-delà 30 pauses respiratoires par heure. Le traitement est alors remboursé par la Sécurité Sociale
Comment reconnaître les signes d’une apnée du sommeil ?
Ronfler mais pas seulement
Ceux qui souffrent d’une apnée du sommeil ronflent la nuit et sont fatigués le matin… comme beaucoup de gens. Ils peuvent aussi avoir des maux de tête et parfois une baisse de libido. Ces signes courants sont rarement considérés comme inquiétants. Pourtant, ils sont à prendre au sérieux. Le risque de somnolence par exemple expose davantage ceux qui souffrent d’apnée du sommeil aux accidents de voiture (2,5 fois plus).
Quelles sont les causes d’une apnée du sommeil ?
Quand les voies respiratoires se bouchent
D’où vient cette apnée du sommeil ? Ce sont souvent les conduits respiratoires de l’arrière-gorge qui s’obstruent pendant le sommeil. Ce phénomène est lié au relâchement des muscles de la gorge et au blocage des voies aériennes par la langue.
Il existe aussi une apnée du sommeil d’origine neurologique, dans laquelle le cerveau n’envoie plus le signal pour respirer. Cette apnée dite centrale est beaucoup plus rare.
Qui sont les profils à risque ?
Les plus concernés
L’apnée du sommeil est beaucoup plus fréquente qu’on l’imagine : elle touche 1 personne sur 10 en France et 30 % des plus de 65 ans (mais tout de même 10 % des 30-44 ans).
Qui est concerné ?
- Le surpoids est le facteur de risque majeur : 70 % de ceux qui souffrent d’une apnée du sommeil sont en surpoids et les enfants peuvent également être concernés
- Les hommes sont plus exposés que les femmes, même si le risque augmente après la ménopause
- Les personnes ayantORL qui obstruent le nez, momentanément ou de manière permanente
- Ceux qui ont des spécificités anatomiques de la bouche, favorisant l’obstruction des voies respiratoires
- Ceux qui consomment de l’alcool et du tabac sont plus touchés. Avec le tabac, c’est 3 fois plus de probabilité de faire de l’apnée du sommeil
- Si un membre de votre famille souffre d’apnée du sommeil, vous avez également plus de chances d’être concerné
Quels sont les risques d’une apnée du sommeil ?
Les dangers et les solutions
L’apnée du sommeil n’est pas un symptôme anodin. A long terme, elle favorise les maladies cardiovasculaires (hypertension, accident vasculaire cérébral, maladie coronarienne, insuffisance cardiaque…), y compris sous leurs formes graves. Elle peut aussi être associée à du diabète ou à des anomalies des graisses dans le sang.
Si vous avez le moindre doute, il est important de consulter un spécialiste ORL. Aujourd’hui, plus de la moitié des apnées du sommeil ne sont pas diagnostiquées, et ne sont donc pas traitées.
Or il existe des solutions. Pour des apnées légères, on peut agir sur les facteurs de risque et l’hygiène de vie (perte de poids, arrêt du tabac, exercice physique…). Le port d’une orthèse mandibulaire peut aussi aider. Pour les apnées plus sévères, il est souvent nécessaire de dormir avec un appareil qui envoie de l’air en légère surpression directement dans les voies respiratoires (nez ou bouche selon les cas). On parle de PPC pour Pression Positive Continue. Un peu contraignant, cet appareil est néanmoins très efficace et permet une oxygénation normale du cerveau. Dans tous les cas, au moindre douter, il faut consulter un médecin ou un spécialiste.